• Les baleines

    Depuis le début de l'année scolaire, nous étudions les baleines (en français, en tahitien, en SVT). En français, nous avons appris le poème "La baleine" de Robert Desnos. Nous avons aussi inventé d'autres poèmes à la manière de...

    Le rorqual bleu

     

    Je vois, je vois le rorqual bleu

     

    Qui mange un poisson bleu

     

    Puis qui joue avec les dauphins

     

    A faire des sauts dans le lointain.

     

    Qu’ils ont l’air heureux.

     

    Même s‘il pleut.

     

    Ils s’amusent aussi avec les thons

     

    Qui nagent dans le lagon.

     

    Raina

     

     

    Le bélouga

     

    Nage, nage bélouga

     

    Tu auras du nougat.

     

    Ou si tu préfères des poissons

     

    Que tu trouveras dans le lagon.

     

    Mais attention aux requins

     

    Qui ne mangent pas que du pain.

     

    Mais qui regardent l'horizon

     

    Tout au fond du lagon !

     

    Hiriata

     

     

    Le dauphin

     

    Aimez, aimez le dauphin

     

    Qui cherche son cousin

     

    A travers les flots.

     

    Avec pleins de bateaux.

     

    Il saute dans la mer

     

    Et ça a l'air de lui plaire.

     

    Enfin ce sont les retrouvailles

     

    Il mérite une belle médaille.

     

    Raunui

     

     

    Le rorqual bleu

     

    Je vois, je vois le rorqual bleu

     

    Qui mange un poisson bleu.

     

    Puis qui joue avec les dauphins

     

    A faire des sauts dans le lointain.

     

    Qu'ils ont l'air heureux!

     

    Même s'il pleut!

     

    Ils s'amusent aussi avec les thons

     

    Qui nagent dans le lagon.

     

    Keanu

     

     

    Le cachalot

     

    J'ai vu, j'ai vu le cachalot

     

    Au bord des flots.

     

    Puis remonte à la surface

     

    Pour trouver une place

     

    Parmi ses amis

     

    Qui se font petits.

     

    Ils commencent à jouer

     

    Avec un collier.

     

    Matairea Noha Teremoana

     

     

    Nous avons aussi réécrit l'histoire de "La Gardienne des tortues" de Martine Dorra que nous avons transformé en "La Gardienne des baleines". Bonne lecture !

    La Gardienne des baleines

     

    Elle s’appelait Poeti, un beau nom qui veut dire « Petite Perle ». Elle habitait sur une île au milieu de l’océan. Une île avec une haute montagne et un grand lagon bleu.

    Ce jour-là, dans l’île de Poeti on préparait la fête des baleines. C’était une fête des temps anciens, des temps lointains où les baleines venaient mettre bas au fond du lagon bleu.

    Les baleines ne venaient plus. Poeti n’en avait jamais vues. Et même la grand-mère de Poeti n’en avait jamais vues.

    Pourtant chaque année on sortait les vieux squelettes, les anciens racontaient des histoires de baleines. Et c’était l’occasion de bien manger, de s’amuser, de se souvenir du bon vieux temps passé.

    Depuis le matin, Poeti  et les autres petites filles emballaient dans des feuilles de bananier les patates douces, les bananes, les taros, les poissons... Tout ce qui allait cuire dans le four, un grand trou rempli de pierres rondes chauffées par le feu.

    -Dépêchez- vous les filles ! Les pierres sont brûlantes ! Apportez la nourriture !

    Les filles couraient vers le four, les bras chargés de paquets... Les mères les entassaient à côté des petits cochons de lait prêts à cuire.

    Le festin cuisait dans le four. Poeti passa près des mamas qui tressaient des tapis en fibre de pandanus.

    - Tout de même, dit mamaOpuhi, pourquoi n’invite-t-on plus la Gardienne des baleines ?

    - C’est vrai, acquiesça mamaApetahi, autrefois  pour la fête des baleines on allait la chercher.

    - Gardienne des baleines, elle est presque aveugle et n’a rien à garder ! se moqua mamaHinano.

    Poeti n’avait jamais vu la Gardienne des baleines. Elle vivait de l’autre côté de l’île, à plusieurs heures de marche du village, là où les baleines venaient mettre bas dans les temps anciens. Une vieille femme oubliée, qui habitait une pauvre cabane au bord de la plage.

    - Pourquoi les baleines ne viennent plus ? demanda Poeti.

    - Qui peut le dire ? répondit mamaHinano.

    Les préparatifs continuaient et Poeti demandait à tout le monde pourquoi les baleines ne venaient plus. Personne n’en savait rien. Poeti posa une dernière fois la question à son oncle Moana.

    - Va donc le demander à la Gardienne, lui dit-il.

    Sa mère l’autorisa à partir à la rencontre de la vieille femme, elle lui dit :

    - Marche vers l’ouest, le long du lagon, tu finiras bien par y arriver.

    Sa maman tressa en vitesse un panier avec une feuille de palmier et y déposa un fruit de l’arbre à pain juste sorti du feu.

    - Voilà pour la Gardienne des baleines.

    Poeti marchait, marchait le long du rivage. Enfin une cabane. Et devant la cabane, une très vieille femme, plus vieille que la grand-mère de Poeti. Le dos voûté, une petite tête chauve montée sur un long cou maigre, c’était la Gardienne des baleines.

    -Qui vient là ? demanda la vieille.

    -C’est Poeti.

    -Va te mettre dans la lumière que je vois à quoi tu ressembles.

    Poeti se plaça  en plein soleil.

    -Tu n’as pas peur de moi ?

    -Non, mentit la jeune fille.

    -Alors si tu n’as pas peur, approche !

    Poeti lui tendit son panier.

    -Maman vous envoie ça.

    -Tu la remercieras.

    Péniblement la Gardienne des baleines rentra dans sa cabane. Poeti attendit mais elle ne ressortit plus. Poeti s’en alla.

    -Tu arrives bien tard, lui dit sa mère.

    -Elle n’a pas voulu me parler ! répondit Poeti.

    -Ce n’est pas grave, c’est une vieille femme, il ne faut pas la bousculer... Tu y retourneras une autre fois.

    -J’irai demain, dit-elle.

    A l’aube, avec un fruit de l’arbre à pain, Poeti s’en fut à la cabane de la Gardienne.  La vieille dame devant sa cabane avait l’air d’attendre. Poeti lui demanda :

    -Pourquoi les baleines ne viennent plus ?

    La Gardienne haussa les épaules et rentra  à petits pas dans sa cabane. Poeti revint le lendemain. La vieille Gardienne lui dit :

    -Tu es patiente !

    Et elle rentra dans sa cabane sans ajouter un mot.

    Le sixième jour la Gardienne lui dit :

    -As-tu déjà entendu parler de la baleine à bosse et de son baleineau ?

    -Non, répondit Poeti.

    -Et comment elle allaite son petit ?

    - Non plus, lui dit Poeti.

    -Ni du krill  qu’elle mange, je suppose. Alors tu as tout à apprendre.

    Le soir du sixième jour, Poeti dit à sa maman :

    - La Gardienne des baleines va m’apprendre, je vais rester avec elle.

     

    Alors Poeti vivait avec la Gardienne des baleines. Elle n’allait plus jamais au village. Maintenant c’était sa famille et ses amis qui venaient de temps en temps parler des baleines, par exemple de la baleine à bosse, la plus grande des mammifères marins. Au coucher du soleil, quand tout le monde était parti, la Gardienne des baleines traçait dans le sable la route des étoiles.

    -Toutes les baleines la connaissent, disait la vieille, et aussi tous les navigateurs car c’est ainsi qu’on se guide pendant les longs voyages à travers les océans.

    Un matin, Poeti prit la pirogue et alla se balader. Elle n’en croyait pas ses yeux. Elle voyait une baleine qui était en train de mettre bas dans le lagon. Poeti vit le baleineau nager jusqu’à la surface pour respirer. Poeti émue, rentra à la cabane  tout raconter à la Gardienne des baleines.

    -Veille bien sur le baleineau, lui dit-elle.

    Et c’est ce que fit Poeti. Elle allait le voir et essayait de le suivre pour vérifier que tout allait bien. Puis, un jour Poeti rentra à la cabane, la Gardienne n’y était plus. Elle remarqua des traces de pas sur le sable jusqu’au lagon. Poeti comprit que la Gardienne s’en était allée pour toujours. Elle avait rejoint ses amies les baleines dans le grand océan. Poeti s’endormit en pleurant. Elle dormit longtemps jusqu’à ce qu’un chant la réveille. C’était une baleine qui venait mettre bas. Il y en avait une autre, et encore une autre. Les baleines étaient revenues. Et Poeti devint la Gardienne des baleines.